Nous sommes en ordre de bataille Chers soutiens, Aujourd’hui se tient la journée mondiale de l’océan. Pourtant, nous ne prendrons pas part aux festivités habituelles. Avec vous qui nous offrez tant, parfois depuis si longtemps, nous devons parler franchement. Notre esprit n’est pas à la fête. Nous sommes à l’aube d’une année de lutte acharnée, dans l’un de ces matins silencieux où chaque camp se compte, où chaque armée se prépare consciencieusement. Ce que nous ferons dans les prochains mois sera décisif pour l’avenir de l’océan. Et avec lui, l’avenir du climat, de la biodiversité et de l’humanité. |
|
|
|
La menace ne cesse de grandir L’océan se vide. Chaque année, les chalutiers français raclent plus de 600 000 km2 de fonds marins, détruisant tout sur leur passage. Depuis 1950, les pêches industrielles ont réduit de 90% les populations de grands poissons tels que les cabillauds, les requins, les thons et les espadons. Plus du tiers des populations de poissons dans le monde sont surexploitées. En Atlantique Nord-Est, cette proportion s’élève à 43%. En Méditerranée, 83%. Si nous laissons faire, le berceau de la vie sur Terre deviendra bientôt un désert écologique irrécupérable. L’océan bouillonne, réchauffé par les émissions de gaz à effet de serre. La température à la surface de l’océan mondial a atteint, pour la première fois, les 21°C de moyenne en février 2024. Elle est en train de battre tous les records. Notre meilleur allié contre le réchauffement climatique pose le genou à terre. Dans ce contexte, l’issue des élections européennes laisse planer la menace du coup fatal. L’extrême droite, et tous ceux qui se font les ardents défenseurs des lobbies industriels, sont peut-être à la veille d’une prise de pouvoir inédite dans l’histoire de l’Union européenne. L’influence des lobbies les plus mortifères pourrait, demain, franchir un cap sans précédent. La force citoyenne que nous constituons ensemble doit s’élever, plus forte encore, contre leur projet de destruction de la biodiversité, le climat et la justice sociale.
Cette année nous offre une fenêtre politique incroyable Pourtant, nous avons des raisons d’espérer. L’année devant nous pourrait amener des victoires inédites. Emmanuel Macron a déclaré 2024 “Année de la mer”, ouvrant ainsi une fenêtre politique historique pour obtenir des avancées majeures concernant la protection de l’océan. Bien sûr, nous savons qu’elle se refermera aussi sec si nous ne nous engouffrons pas dans la brèche. À un an tout juste de l’accueil des chefs d’État du monde entier pour la Conférence des Nations Unies sur l’Océan qui se tiendra à Nice le 9 juin 2025, nous devons agir avec force et détermination. Les annonces d’Emmanuel Macron ne doivent pas se résumer à une énième opération de greenwashing. En révélant l’hypocrisie française actuelle, nous pouvons utiliser la pression internationale à notre avantage et gagner des victoires d’une ampleur inédite pour l’océan, le climat et les pêcheurs artisans. Notre espoir d’un tournant dans les politiques de protection de l’océan est fondé sur nos victoires récentes. Il y a quelques jours, lors de l’examen du projet de loi pour que la France ratifie le traité sur la haute mer, nos combats sont entrés à l’Assemblée nationale. Hervé Berville, Secrétaire d’État chargé de la Mer et de la Biodiversité et fervent défenseur des techniques de pêche les plus destructrices, semble céder face à la pression citoyenne. Un an après avoir expliqué au Sénat être “totalement, clairement, et fermement” opposé à l’interdiction du chalutage de fond dans les aires marines protégées, Hervé Berville est en train de changer son fusil d’épaule. Dans un retournement de situation invraisemblable, il affirme désormais qu’il n’a jamais été opposé à une telle mesure. Nous gagnons du terrain, nous devons pousser encore.
Nous sommes déjà en ordre de bataille Nous accélérons le développement de notre plateforme numérique permettant le suivi des votes des eurodéputés : iPolitics. Nous avons déjà analysé plus de 100 000 votes durant la période 2019 – 2024 sur les sujets climat, biodiversité, protection de l’océan et justice environnementale. Nous sommes en train de construire un outil redoutable, par son détail, par sa transparence et par sa lisibilité. Au cours des cinq prochaines années, nous allons surveiller avec vous chaque décision de chaque parlementaire. Plus que jamais, nous travaillons pour ne pas laisser celles et ceux qui doivent nous représenter se soustraire au regard des citoyennes et des citoyens. Nous continuerons aussi de porter la voix unie et puissante de la “Coalition citoyenne pour la protection de l’océan". Elle qui, depuis son lancement le 26 mars, a déjà réuni une force formidable en rassemblant plus de 45 000 citoyens et citoyennes, 130 ONG et mouvements et 120 personnalités publiques. Ensemble, nous pouvons contraindre le gouvernement et Emmanuel Macron à sortir du statu quo et à engager les réformes essentielles pour la protection de l’océan et pour la justice sociale. Nous sommes également en train d’accentuer la pression judiciaire sur les destructeurs de l’océan et leurs relais politiques. Avec nos avocats et l'association ClientEarth, nous venons d’engager une nouvelle procédure juridique pour que le gouvernement français cesse de violer le droit européen en autorisant le chalutage dans les aires marines protégées de Méditerranée. Nous sommes aussi dans l’attente d’une audience au Conseil d’État pour faire annuler le décret sur la “protection forte à la française”. Enfin, nous poursuivons notre action à Houat et Hoëdic pour protéger les pêcheurs artisans face aux chalutiers. Nous menons ces batailles juridiques de front pour que cesse enfin l’impunité dont a bénéficié le lobby du chalut et de la pêche industrielle depuis des décennies.
Nous pouvons gagner, mais pas sans vous Lorsque vous êtes avec nous, nous savons que les victoires les plus improbables deviennent possibles. La semaine dernière encore, nous avons gagné contre le plus grand chalutier pélagique du monde : l’Annelies Ilena. Grâce à votre mobilisation citoyenne acharnée, le Secrétaire d’État chargé de la Mer et de la Biodiversité Hervé Berville a dû céder et interdire le transfert de quotas qui permet l’exploitation de ce navire industriel géant. Pour obtenir de nouvelles victoires, pour avoir la force de mener ces combats déterminants, nous avons besoin de votre soutien financier. Pour recruter des avocats et avocates, des chercheurs et chercheuses, des analystes, des développeurs et développeuses, des porte-paroles capables de défendre nos combats à l'Assemblée nationale et au Parlement européen. C’est avec eux, grâce à vous, que nous pourrons continuer de gagner les batailles qui s’annoncent. |
|
|
|
Merci d'être à nos côtés en cette journée mondiale de l’océan. Nous allons déjouer le fatalisme ambiant et faire de l’année qui vient l’année des grandes victoires pour la protection de l’océan. L’année prochaine, nous fêterons ensemble. Avec le sentiment unique de la victoire pour le juste, pour le commun. À très bientôt ! L’équipe de BLOOM |