Temps de lecture : 3 minutes
C’est un phénomène très courant. Dans l’ensemble, nous sommes satisfaits de nous-mêmes et de notre vie.
Puis, nous voyons quelqu’un d’autre faire encore mieux. Nous commençons alors à remettre en question notre emploi, nos choix, voire nous-mêmes. Comment en est-on arrivé là et pourquoi accorde-t-on autant de valeur à quelqu’un qui profite de la vie ?
Il est difficile de ne pas se comparer aux autres devant le flux incessant d’informations et de photos qui nous parviennent sur la vie des autres, que ce soit sur notre smartphone ou à la télévision. Il est difficile de ne pas ressentir de la jalousie lorsque nous sommes au bureau et que nous voyons une publication Instagram d’une personne en vacances sur une île grecque aux eaux turquoise, en train de danser jusqu’au bout de la nuit un verre à la main.
Malheureusement, notre esprit peine à réfléchir en termes d’absolus. Au lieu de cela, il utilise des points de référence pour évaluer les choses. Un point de référence est un standard existant à partir duquel on compare toutes les informations futures. Imaginons par exemple que vous gagnez environ 50 000 € par an. Ce salaire vous convient très bien. Mais quand vous apprenez que celui de votre collègue s’élève à 80 000 €, vous perdez un peu de votre satisfaction. C’est la triste réalité des points de référence.
Les points de référence affectent-ils notre bonheur au quotidien ? Oui, absolument. Nous nous référons et nous comparons à deux points de référence en particulier. Le premier, c’est notre passé. Nous comparons notre salaire actuel à l’ancien, qui peut être supérieur ou inférieur. Nous comparons notre relation actuelle à nos anciennes relations, notre voiture actuelle à nos anciennes voitures, etc. Quel était notre niveau de bonheur à l’époque par rapport à celui d’aujourd’hui ?
L’autre point de référence que nous utilisons beaucoup, et probablement celui qui nous affecte le plus, est la situation des autres. Facebook, Instagram, Snapchat et de nombreuses autres plateformes de réseaux sociaux nous montrent la vie de centaines, voire de milliers d’autres personnes. La télévision et d’innombrables médias d’informations nous exposent aussi à différents angles et points de vue.
Les réseaux sociaux conduisent à la comparaison sociale, qui entraîne à son tour une baisse de l’estime de soi. Nous nous servons de ces personnes comme points de référence auxquels nous comparons notre carrière, notre corps, nos loisirs… Les recherches montrent que l’impact sur nous est presque toujours négatif.
Adyashanti, guide spirituel et auteur, enseigne que le bonheur vient de l’éveil, et que l’éveil ne peut se produire qu’une fois que nous atteignons un point dans notre vie où nous n’avons plus de points de référence.
Alors, comment s’en débarrasser ? L’une des tactiques les plus fondamentales consiste à éviter la comparaison sociale. Les autres personnes constituent le pire type de référence qui soit, en particulier à l’ère des réseaux sociaux. La solution la plus efficace consisterait à supprimer vos applications de réseaux sociaux. Mais si vous ne souhaitez pas le faire, prenez le contrôle du contenu de votre téléphone. Désabonnez-vous de tous les comptes qui vous font perdre votre confiance en vous ou vous sentir mal dans votre peau. Limitez le temps passé devant les écrans et consommez moins de contenu. Cela peut être difficile, mais c’est une étape cruciale pour se libérer des points de référence.
Réfléchir à d’anciens points de référence peut aussi être utile. Si l’on pouvait remonter le temps et revivre certains moments de notre passé, on réaliserait alors que le présent n’est pas si mauvais. Le fait d’imaginer comment était la vie avant que nous ne profitions de certains luxes ou sources de bonheur peut vraiment aider à relativiser. Observer d’autres points de référence moins chanceux est également efficace. Si votre travail vous semble pénible, imaginez ce que vit une personne au chômage et qui a du mal à joindre les deux bouts.
Enfin, assurez-vous de continuer à pratiquer la gratitude. La gratitude empêche la comparaison sociale et nous permet plutôt d’apprécier les meilleurs aspects de notre vie. Après tout, si la comparaison nous vole notre joie, la gratitude, elle, élimine notre jalousie.